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    - Jeudi 2 février, 12h45, rendez-vous était donné au parking de l'Eglise de Novel. 40 participants à répartir dans 13 voitures dans un parking un peu exigu, stressant mais à 13h10 tout le monde est là et le convoi peut démarrer en route pour Sevrier avec regroupement prévu devant Lidl pour éviter tout égarement sur la fin de trajet.

    - 13h45, arrivée au parking de la Fonderie Paccard; nous y retrouvons la 41ème participante venue directement car habitante de Sevrier.

    Nous sommes accueillis par Caroline, notre guide et nous dirige vers la salle de projection.

    James vient tout d'abord nous conter l'histoire de la famille Paccard :

    C'est en 1796 que le maire de la commune de Quintal, souhaitant faire revenir un curé au village, décide de faire fondre une nouvelle cloche pour son église (les anciennes ayant été réquisitionnées par les révolutionnaires) ; condition imposée par l'évêché pour le retour d'un prêtre. Il s'adresse alors à un maître fondeur (ou saintier) Jean-Baptiste Pitton et se propose comme apprenti fondeur étant sans doute le seul" lettré" du village. A l'issue de cette expérience, ce maire, qui n'est autre qu'Antoine Paccard, décide de fonder sa propre fonderie à Quintal. C'est ainsi que naissent les Fonderies Paccard.

    Pour faire face à la prospérité de l'entreprise, la fonderie est transférée en 1857 à Annecy-le-Vieux puis en 1989 à Sevrier. Elle est dirigée par les descendants d'Antoine Paccard depuis 227 ans successivement par Jean-Pierre, Georges, Joseph et Louis, Alfred, Pierre et Philippe Paccard ; soit 7 générations (et la 8éme semble prêtre à prendre la relève)

    Après cet historique, nous assistons à la projection d'un film retraçant la réalisation de la plus grosse cloche en volée du monde. C'est 1998, que l'entreprise Paccard est choisie pour réaliser la "Cloche de la Paix" destinée à la Millenium Monument Compagny de Newport (USA). Cette cloche sonnera pour la 1ère fois le 31 décembre 1999, douze coups pour le passage au 3ème millénaire. Elle pèse 33 tonnes et sa réalisation nécessitera 1 an et demi. Les installations de Sevrier ne le permettant pas, sa réalisation sera délocalisée à Rouen dans une fonderie pour hélices de bateaux sous l'œil vigilant d'un maître fondeur Paccard: Miguel.

    Caroline, notre guide, nous explique alors le principe de la fabrication d'une cloche. Le noyau en sable et brique (futur intérieur de la cloche) recouvert d'argile, puis la fausse-cloche en sable résineux aux formes et dimensions de la future cloche, enduite de cire et garnie des ornementations et inscriptions, enfin la chape mélange d'argile réfractaire et de chanvre. En chauffant le tout, la cire fond laissant les empreintes des ornementations, en creux, à l'intérieur de la chape. Cette dernière est ensuite soulevée, pour permettre d'enlever la fausse cloche calcinée, puis remise en place laissant un vide qui permettra la coulée future du bronze d'airain. Nous savons tout ou presque, il est alors temps d'aller assister à la coulée.

    Nous entrons dans l'atelier où mijote déjà depuis le matin le mélange cuivre-étain, il devra atteindre plus de 1 000 ° pour permettre la coulée. Robin en "cuisinier avisé" surveille la préparation, écumant pour éliminer les impuretés, ajoutant un peu d'étain pour compenser les pertes due à l'évaporation, ajoutant un peu d'azote pour favorise l'évacuation d'éventuelles bulles d'air, écumant à nouveau, bref un vrai savoir-faire. Après environ ¼ heure, le mélange est prêt à être versé dans un chenal puis transporté au dessus des chapes pour y être versé. Le mélange d'un joli doré s'écoule doucement, les évents pratiqués dans les chapes laissent échapper des flammes allant du vert à l'orange ; c'est féérique.

    Les chapes devront refroidir pendant 2 à 3 jours avant de procéder au démoulage. 

    Nous rejoignons le musée, où Caroline nous explique l'accordage des cloches. En effet, pour l'entreprise Paccard, les cloches ne se contentent pas de sonner les heures, mais sont de vrais instruments de musique. Et, c'est la cloche renversée (tête en bas) que l'accordeur ajuste à l'aide d'un diapason, aujourd'hui électronique, les cinq notes de la cloche (chaque note dépendant de l'endroit où est frappée la cloche) en prélevant un peu de métal sur l'intérieur de la cloche. Opération très sensible car irréversible.

    Pour nous remettre de toutes ces explications techniques, nous nous installons dans le salon, où nous sont proposées boissons chaudes ou froides et savoureuses gourmandises dont de mini crêpes (chandeleur oblige) et des cloches en chocolat cette fois.

    Mais la visite n'est pas finie, c'est au tour d'Anne Paccard, épouse de l'actuel directeur de la fonderie de nous parler des carillons et de l'ars-sonora concept alliant le visuel des sculptures musicales des carillons à la musicalité des cloches renouvelant et pérennisant ainsi l'art campanaire. Elle nous ravit ensuite les oreilles en nous interprétant au son du carillon, des œuvres contemporaines et classiques dont un ave-maria qui s'harmonise merveilleusement avec les sonorités mineures du carillon.

    Nous quittons avec regret ce lieu qui nous a enchantés, où la richesse du patrimoine et du savoir-faire présentés rivalise avec la gentillesse, la cordialité et la convivialité des différents intervenants.

    Une visite à ne pas manquer, si ce n'est déjà fait.

    Mireille

    cloches Paccard

    Merci à Mireille pour cette jolie sortie et à son organisation